Le premier texte avec de bonnes chances

En tant que premier Autrichien du concours 2008, Clemens Setz, l'invité de Daniela Strigl, lisait un extrait du texte "Die Waage" (La balance). Pour la première fois au cours de cette matinée de lecture le jury faisait des éloges de manière presque unanime.

"Dans chaque concours il y a un fou"

Selon Klaus Nüchtern, il s'agissait là d'un texte sur "l'horreur fondamentale d'être mesuré". "Dans chaque concours il y a un fou - celui-ci est légèrement névrosé, mais à la fin il y a toujours du potentiel. Cette histoire d'horreur très comique sur la peur de l'homme de s'écarter de la norme et de communiquer les mauvaises informations à son médecin -comme des résultats trop élevés d'un examen du foie - m'a énormément plu".

ORF-Theater (Foto ORF/Johannes Puch)

Un texte "extrêmement divertissant"

"Lors de la lecture j'ai pouffé de rire", rejoignait Ursula März ce jugement positiv. Selon elle, c'est une histoire dans laquelle le monde des objets s'anime et attrape l'homme. "J'ai trouvé ce texte extrêmement riche et divertissant", résumait März.

Ijoma Mangold voyait en ce texte un bel exemple de la "comédie elle-même", car les personnages y trébuchaient constamment sur leurs propres corps.

Alain Claude Sulzer (Foto ORF/Johannes Puch)

Sulzer: "Le texte se contredit"

Alain Claude Sulzer ne partageait pas l'opinion positive de ses collègues. Selon Sulzer, l'auteur a certes éliminé bon nombre des images qu'il qualifiait de "tordues", mais le texte continue à se contredire trop souvent. Pourtant, il lui attestait "des dialogues convaincants".

"La perfidie des objets est ici magnifiquement résolue", commentait Andre Vladimir Heiz. Et pourtant, le texte se heurtait à l'incompréhension de ce membre du jury. Heiz disait ne pas comprendre pourquoi dans la littérature de "jeunes hommes bien sympathique" devaient toujours décrire des couples mariés névrosés. A ses yeux, malgré la déscription "extraordinaire sur le plan microtechnique du romantisme d'arrière-cour", la "parenthèse" du texte ne fonctionnait pas.

Spinnen ne s'est pas non plus laissé totalement convaincre par le texte: "Il est vrai que dans les mathématiques on se réjouit d'une équation résolue, cependant, dans la littérature, c'est un peu différent. Selon Spinnen, le lecteur en sait trop pour avoir envie de rester.

Daniela Strigl (Foto ORF/Johannes Puch)

Strigl attestait "de nombreux points positifs"

"Mises à part les fautes de style, j'ai tout de suite trouvé le texte très amusant", jugeait Daniela Strigl et saluait une " nouvelle brillante, qui gardait en elle suffisamment de choses inexpliquables". Elle trouvait injuste de vouloir reprocher à l'auteur d'être mathématicien. Dans l'ensemble, il s'agit, selon Strigl, "d'une chose menaçante" qui nous laisse dans l'incompréhension jusqu'à la fin, parce que la peur du protagoniste reste inexpliquée. Strigl conlue: "Le texte a beaucoup de points positifs".

Texte de Clemens J. Setz